Et puis je suis à écrire…
Quelques mots, quelques émois qui me viennent comme ça
Que la vie parfois nous remplit les bras de hauts et de bas
Que même, bien sûr, bien entouré on se sent aussi esseulée
Je ne sais pas pourquoi mais … et puis je suis à griffonner
Et puis je suis à écrire quelques boutades qui me chavirent
Lorsqu’autour de moi les gens se sentent des plus heureux
Un sourire tendu, un cœur qui touche devenant chaleureux
Qui ne demandent rien de plus que des serrements à retenir
Et puis je suis à écrire ce que les autres peuvent ressentir
Et que moi dans mon sombre logis je n’ai plus rien à dire
Me sentant parfois désolée, perdue purement d’une absence
Scrutant de ce fait les maux dans mon ultime conscience
Et puis je suis à écrire pour les hommes qui n’écrivent pas
Qui ont tant à dire, qui ne veulent pas et en ont plein bras
Tant de douleur, de souffrance, sans connaître le pourquoi
Tant d’incertains, pour une absence ou à brule- pourpoint
Et puis je suis à écrire des mots, juste des mots, pour moi
Pour me détendre et fulminer parfois de bêtes souffrances
Qui font partie d’un passé que l’on ne peut plus recomposer
D’une route qui fut tracée et que nous ne savions pas différer
Et puis je suis à écrire un soir sans histoire, un hasard tempéré
Un vendredi soir un peu fatigué mais rien de tragique au calendrier
Loin des drames agités, de soirées seules où il n’y a rien à réinventer
Juste le goût de prendre parole, humer un café et cigarette allumée
Et puis je suis à écrire pour d’abord dissimuler tous mes silences
Dans une cascade de rimes qui n’appartiennent qu’à mon encre
Sans brailler, encore moins vouloir hurler, mais juste vous écrire
Car il y a des soirs comme celui-ci je n’ai pas du tout envie de rire
Et puis je suis à vous écrire, remuant ainsi tout l’émotion qui demeure
Qui reprend forme telle la vie qui a rendez-vous à cette même heure
Distinguant des voix qui touchent comme ces gens qui ont le fou rire
Et parfois s’étendre de tout le long de son corps et vouloir s’enfouir
Et puis je suis à écrire avec l’encre plein la bouche, de larmes qui fusent
Une page imbibée de voix qui prennent formes, parfois qui aussi m’use
Des heures empruntées à la lessive pour clore ma feuille dans la noirceur
Disposant ma plume, oscillant par bonheur sur les traces de mon cœur
*=*=*=*
Le jour se LÈVRE
Quelques émois d’ombre se posent sur ton front
Le jour se hisse dans un sillon épais à ton menton
L’aube a emprunté l’avenue qui mène à ton corps
La clarté se LÈVRE embellissant tous tes abords
T’observant subtilement et envoûté par ta beauté
Ce qui la bouche, ce sont tes lèvres rouges de fruit
Au goût de mûres gorgées de soleil et aromatisées
D’une nuit d’été trempée quand tes lèvres sourient
Lascivement, je me surprends, à rêver allongé à toi
Fantasmant à la douceur chaude de tes doux baisers
Qui sans ordonnance m\'obsède en ton cœur dénudé
Fermant ainsi les yeux pour en ressentir tout l’émoi
Quelques frissons m’envahissent déjà au partage
Toucher le bout de ta langue au réveil du passage
Lorsque tes lèvres sombrent dans ma chevelure
Je ferme les yeux au jour pour sentir ta devanture
Le jour se LÈVRE et j’aime flâner sur ta bouche
Pressant la barrière entre ta gorge, monte le désir
Me laissant musarder comme une chaude douche
M’abandonnant animer de désir je bois ton désir
Quelques émois d’ombre se posent sur ton front
Un long frémissement exceptionnel m’amplifie
Les parties de ton corps s’élèvent tout d’un bond
Nous voilà enflammé sur le nouveau jour nanti
ET
Et je regarde autour de moi, tout simplement comme ça
Sans bruit, ni trompette, ni clairon, juste pour contempler
Les gens dans la rue filant d’un pas agile sans se retourner
La tête sous bras, sans s’émouvoir. Où vont –ils de ce pas ?
Et moi je les observe dans ma chambre sombre, consternée
Comment peut ‘on courir après le temps tel que des oppressés
Et je suis là à les dévisager sans broncher, la tête accentuée
Je cherche là ou le temps me ramène à cette grande réalité
Et puis je suis à écrire les mots que chacun retient dans leurs os
Les épaules chargées et alourdies de tous ces courants de maux
Et les hommes traversent les jours et tout ce qui leur est très lourd
Sans se retourner, sans rien quémander et ne jamais se sentir gourd
Mais quand va-t-on se réveiller ? Quand pourront ‘ils enfin respirer?
Lorsque la vie est si courte, les êtres ne s’en lassent pas sans doute
Ne voulions nous pas une aventure des plus exaltantes sur notre route ?
Et je regarde autour de moi et je ressens tout l’amertume déployé !
Et moi je vous observe, ébauche en main, incapable de vous intercepter
Ne serais-ce qu’un instant, pour vous dire que demain il ne sera tardé
Que c’est aujourd’hui qu’il faut vivre son présent et aussi bien en profiter
Nous n’arrêterons pas de rêver mais parfois vaut-il mieux vivre sa réalité ?
Et je regarde autour de moi, tout simplement comme ça, je contemple
Tout ce qui me revient en tête comme une vraie hécatombe, je tremble
Et j’observe dans le trou de ma serrure, tourne le monde sur la planète
Je retourne dans ma chambre sombre, je pose ma plume sur la tablette
Et je regarde au fond de mon tiroir cherchant toutes les mémoires
Qui m’ont fait sourire certains jours et encore sont au répertoire
Les gens dans la rue courent après leur bonheur et moi je demeure
Silencieuse, dans mon corps engourdi, j’observe l’horloge à cette heure !
BIOGRAPHIE:
Renée Dumais est née dans un petit village nommée Sayabec dans la Matapédia. Ausein d’une famille nombreuse dont elle est la septième. Elle vit au Québec depuis plusieurs années et écrit depuis cinq ans suite à la mort de sa mère, elle avait besoin de crier son chagrin augmenté par la perte de son compagnon de vie. Après multiples blessures la poésie devient de plus en plus une belle échappatoire pour elle. Très tôt elle rêvait d’un monde de douceur et de tendresse. Alors tout son être devint attentif à la moindre légèreté transportée par la musique, la chanson et la peinture. Comme il y a des consonances qui éveillent en elle certaines émotions elle se sent attirée vers les mots et grâce à eux elle s’exprime et poétise tout ce qui monte de son cœur jusqu\'à sa tête, sa plume immortalise l’instant présent, par une empreinte particulière. Elle se sent privilégiée de ressentir la profondeur de ses pensées et de pouvoir la partager à tout vent.
Au printemps 2009 elle a eu la chance de publier son premier recueil de poésie à Paris aux éditions Oasis des artistes et un deuxième en septembre 2010 aux mêmes éditions. Un troisième recueil est sous publication aux Éditions Édilivre.
Renée Dumais considère que La poésie est l’âme du poète et le chant en est son sépia.
Renée Dumais
Un ami est celui qui tient ta main en cas de besoin et qui touche ton coeur
http://www.oasisdesartistes.com/userinfo.php?uid=14366
http://www.mespoemes.net/douceur/
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